Résumé
Selon l’internalisme des raisons, un.e agent.e a seulement une raison normative d’agir si un élément, dans l’ensemble de ses motivations subjectives (ses désirs, ses préférences, ses intérêts, etc.) ou son extension rationnelle, sera servi par cette action. Cependant, pour l’externaliste des raisons, certaines raisons s’appliquent à tous, quels que soient leurs engagements particuliers. Russ Shafer-Landau (2003/2007) est un partisan du réalisme moral, l’idée que certains jugements moraux sont objectivement vrais. L’internalisme des raisons sert d’une prémisse à un argument s’opposant au réalisme moral. Dans une tentative de défendre le réalisme moral contre cet argument, Shafer-Landau propose deux arguments anti-internalistes. Le présent article considère et rejette les deux arguments. Son premier argument anti-internaliste est un contre-exemple destiné à montrer que la restriction internaliste sur les raisons normatives est « illégitime » (Shafer-Landau, 318). J'explore plusieurs pistes possibles afin de rejeter cet argument. Mes deux premiers raisonnements démontrent que l’exemple de Shafer-Landau n’est pas un contre-exemple à l’internalisme, car son exemple peut être accepté dans le cadre de la vision internaliste. Mon troisième argument démontre qu’il ne peut y avoir un cas comme ce que Shafer-Landau tente de construire. J’aborde ensuite brièvement le deuxième contre-argument de Shafer-Landau, qui essaie de montrer que nos pratiques morales concernant le blâme et la punition semblent incompatibles avec l’internalisme des raisons. Pour chacun de mes arguments, je considère et réponds à certaines objections possibles, et je conclus que les arguments proposés par Shafer-Landau ne suffisent pas pour justifier le rejet de l’internalisme. Par conséquent, son argument en faveur du réalisme moral est affaibli.
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